Cartes blanches

logo copyTous les jours sur les coups de 20h00, nombreux sont celles et ceux qui ouvrent leur fenêtre et applaudissent, en communion, le personnel soignant qui se débat contre le coronavirus. Chacun sait le manque de masques, de tests, de respirateurs, de locaux, de lits, de personnel auquel le secteur doit faire face. Chacun sait que si les hôpitaux belges résistent encore, c’est au prix du confinement que nous devons vivre toutes et tous. Et que malgré ce confinement, la situation reste critique.

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s u red fondblancUne carte blanche de la Coalition Stand-Up contre l’extrême droite et le fascisme. Nous, citoyen.ne.s avec et sans papiers, organisations issues du mouvement social dans toute sa diversité (du mouvement ouvrier, de l’antiracisme, du féminisme, des luttes LGBTI+, de l’antifascisme, de la jeunesse, de défense des droits humains, pacifiste), lançons un appel à l’action face à la montée de l’extrême droite. Au niveau fédéral et régional en Belgique, le parti d'extrême droite Vlaams Belang a fait une percée électorale dramatique. Dans nombre de pays d'Europe, comme en France, en Pologne, en Hongrie, au Royaume-Uni, en Italie, les partis d'extrême droite sont également les grands vainqueurs des élections européennes.


Cette montée de l’extrême droite dans les parlements et aux gouvernements ne vient pas de nulle part. En effet, ces dernières années nous avons constaté la multiplication des mesures répressives, racistes, sexistes et antisociales : déchéance de nationalité qui crée des citoyen·ne·s de seconde zone, criminalisation de la solidarité avec les migrant.e.s et chasse aux exilé.e.s dans la Méditerranée, nombreuses entraves au droit de grève ou encore attaques du secret professionnel pour les assistant.e.s sociaux/les… Celles-ci constituent autant d’atteintes directes à nos droits fondamentaux qui nous font glisser vers un régime plus autoritaire et inégalitaire. La Belgique, où l'on constate avec ce dimanche noir les résultats de 4 ans de politiques anti-sociales sans précédent et de la banalisation du racisme au plus haut niveau de l'Etat, ne fait malheureusement pas exception.


Cette régression s’inscrit dans un contexte de concentration des richesses combinée avec une crise sociale durable et l’aggravation de la pauvreté, produites par plusieurs décennies de politiques de coupes budgétaires dans les services publics et la sécurité sociale, de précarisation du travail, fruits amers d’un projet de société qui vise à la compétition généralisée de tou.te.s contre tou.te.s. Ce contexte est également marqué par un racisme et un sexisme structurels (dans l’accès au logement et à l’emploi notamment) ainsi que par la criminalisation des personnes sans-emploi, exilé.e.s ou sans-abri.


La banalisation par de nombreux partis de discours habituellement réservés à l’extrême droite, qui aboutit à la montée d’agressions physiques islamophobes, racistes, antisémites ou encore à l’encontre des personnes LGBTI+, à la mort de Mawda Shawri, a achevé de préparer le terrain pour la remobilisation des courants identitaires et néo-fascistes. Les paroles préparent le terrain aux actes et nous devons refuser toute forme de complaisance à l’égard de racisme et de sexisme.


Derrière leur communication bien rodée, leur costume-cravate et leur utilisation virale des réseaux sociaux centrée notamment autour d’une propagande complotiste et désignant des boucs-émissaires, ces groupes et partis constituent une grave menace pour l'immense majorité de la population. Travailleur.se.s, femmes, personnes LGBTI+, personnes victimes de racisme, défenseurs/euses des droits humains, de la Terre et des libertés démocratiques, il est essentiel de nous unir contre ce projet de société qui cherche à imposer le mensonge, la haine raciale et le culte de la virilité violente au service de l’oppression et de l’autoritarisme.


L’extrême droite au pouvoir, c’est un saut en avant vers l’horreur. Ce sont les attaques néolibérales, homophobes, contre les populations indigènes et contre les droits humains en général, du gouvernement néofasciste de Jair Bolsonaro au Brésil. Ce sont les assassinats racistes, LGBTI-phobes et contre des militant.e.s progressistes, comme en Grèce avec les sbires de l’Aube Dorée. Ce sont les attaques contre le droit à l’avortement et les droits des femmes en général, comme en Alabama, en Pologne ou en Andalousie. C’est la criminalisation des sans-abri, des migrant.e.s, des Roms ainsi que la « Loi esclavage » permettant la surexploitation des travailleur.se.s, comme en Hongrie.


Nous appelons à descendre dans la rue et à le refaire tant que ce sera nécessaire. Nous appelons dès maintenant la population à la plus grande vigilance et à se lever contre l’extrême droite où qu’elle soit. Nous nous engageons pour une mobilisation large de la société civile et de toutes les personnes conscientes : refusons de laisser le champ libre à l’extrême droite et au fascisme, dans nos quartiers, nos lieux de travail, d’étude et de loisirs. Il y a bien assez de richesses et de travail dans ce pays pour que tout le monde puisse vivre dignement et librement. Nous défendons une alternative solidaire, dans l’unité et l’inclusivité des classes populaires, quel que soit le genre, la couleur de peau, les convictions, l’orientation sexuelle, la santé ou le handicap, contre tous les racismes (notamment l’islamophobie, l’antisémitisme, la négrophobie, la romophobie et le racisme envers les migrant.e.s), pour la justice sociale, les droits et libertés démocratiques et une réelle égalité des droits.


Par cet appel, nous exprimons notre solidarité avec les populations qui doivent faire face à la répression d’Etats totalitaires et de l’extrême droite et qui luttent pour la démocratie. Nous affirmons que l’extrême droite n’a pas sa place ni dans les parlements et gouvernements, ni dans nos rues et que notre front uni se mobilisera, tant que nécessaire et sur tous les terrains possibles, pour l’empêcher de nuire. Nous vous donnons rendez-vous pour vous lever contre l’extrême droite ce mardi 28 mai à 18h à la Place du Luxembourg.


Ils ne passeront pas !


Coalition Stand-Up contre l’extrême droite et le fascisme (*)


Signataires :
Alexis Deswaef, co-Président de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés & Président d'honneur de la Ligue des Droits Humains
Ariane Estenne, Présidente du MOC
Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral FGTB
Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la Confédération nationale des employés (CNE)
Estelle Ceulemans, secrétaire générale FGTB Bruxelles
Julien Dohet, Sécrétaire Politique SETCA Liège, membre du Front AntiFasciste Liège 2.0
Muriel Di Martinelli, secrétaire fédérale CGSP ALR
Rudy Janssens, secrétaire général CGSP IRB Bruxelles
Mehdi Kassou, Plateforme Citoyenne de soutien aux réfugiés
Mustapha CHAIRI, Président du Collectif Contre l'Islamophobie en Belgique
Philippe Vansnick, secrétaire fédéral adjoint CSC BHV
Thomas Englert, Secrétaire Fédéral du MOC de Bruxelles
Aurore De Keyzer, responsable nationale des Jeunes Organisés et Combatifs
Jérémie De Clerck, Président du MOC Bruxelles
Olivier De Schutter, professeur à l’UCLouvain
Thomas Weyts, Solidair Gent et SAP
Sixtine van Outryve, chercheuse et assistante en droit à l’UCLouvain
Carmelo Sutera, président de la CNAPD
Eric Toussaint, porte-parole international du CADTM
Sébastien Gratoir, Acteur des temps présents
Samuel Cogolati, chercheur en droit international à la KU Leuven
Anne-Sophie Bouvy, assistante en droit à l’UCLouvain et avocate au barreau de Bruxelles
Jean Matthys, chercheur en philosophie à l’UCLouvain
Pierre-Etienne Vandamme, chercheur en philosophie à la KU Leuven
Isabelle Vanden Berghe, détachée pédagogique Jeunes FGTB
Christelle Macq, chercheuse et assistante en droit à l’UCLouvain
Agathe Osinski, chercheuse en sciences politiques à l’UCLouvain
Axel Farkas, Gauche anticapitaliste
Eva Maria Jimenez Lamas, permanente CSC et militante féministe et antiraciste
Olivier Malay, chercheur en économie à l’UCLouvain
Martin Vander Elst, anthropologue (UCL-LAAP), membre du comité Mawda
Daniel Tanuro, militant écosocialiste
Karim Brikci, photographe et délégué syndical
Xavier Briké, anthropologue (UCL)
Véronique van der Plancke, avocate au Barreau de Bruxelles et Collaboratrice scientifique à l’UCL
Auriane Lamine, chargée de cours à l’UCLouvain
Elisabeth Lagasse, chercheuse en sociologie à l’UCLouvain
Corentin Lahouste, chercheur en littérature à l’UCLouvain
Christine Guillain, professeure à l’USL-B et présidente de la Commission Justice de la LDH
Julie Ringelheim, chercheur qualifié au FRS-FNRS et chargée de cours à l’UCLouvain
Juliette Arnould, avocate au Barreau de Bruxelles
Manon Libert, avocate au Barreau de Bruxelles
François-Xavier Lievens, assistant en droit à l’UCLouvain
Robin Bronlet, avocat Progress Lawyers Network Bruxelles
Thomas Mitevoy, avocat Progress Lawyers Network Bruxelles
Hind Riad, avocate Progress Lawyers Network Bruxelles
Jehosheba Bennett, avocate au Barreau de Bruxelles
Pauline Delgrange, avocate Progress Lawyers Network Bruxelles
Leila Lahssaini, avocate
Pascale Vielle, professeure à l’UCLouvain
Stephanie Demblon, militante, secteur associatif
Anne Löwenthal, secteur associatif
Catherine Patris, juriste en C.P.A.S
Antoine Hennart, administrateur à La Compagnie de la Bête Noire
Delphine Piraux, juriste et déléguée syndicale CGSP
Luc Janssenswillen, politologue et musicien
Aurélie Vandenbroucke, psychologue en maison médicale et planning familial
Catherine Cremers, criminologue
Sarah Ganty, Maîtresse de conférence (ULB)
Céline Caudron, militante féministe
Irene Zeilinger, féministe
Anne Raymon, féministe, secteur associatif
Bruno Trefois
Daniel Adam - travailleur culturel - Compagnie Maritime
Carol Sacré, anthropologue, UCLouvain/Laap
Eve Hanson, anthropologue
Sandrine Franceschi, animatrice
Louise Lambert, militante féministe
Doris Pipers, psychologue et anthropologue
Bénédicte Philippon, comédienne et auteure
Bernard Wesphael, membre fondateur d’Ecolo et Président de groupe honoraire au Parlement de Wallonie
Julien Degreef, citoyen engagé
Jérémie Piolat, anthropologue
Pieter-Augustijn Van Malleghem, chargé de cours (UCLouvain)
Christine Rizzo, avocate
Jean Spinette, échevin de l’éducation de la Commune de Saint-Gilles
Hugo Vranken, Jeunes anticapitalistes


(*) La Coalition contre l’extrême-droite et le fascisme Stand-Up est soutenue entre autres par les organisations suivantes: ACV Jongeren – Brussel; Agir pour la Paix; Angela D ASBL; Antifascist Action Belgium; CGSP ALR Bruxelles; CNAPD; Equipes populaires Bruxelles; Garance ASBL; Groupe de travail Réagis FGTB Bruxelles; Jeunes CSC Bruxelles ; Jeunes FGTB; Ligue des Droits Humains; Interrégionale de Bruxelles CGSP; JOC Bruxelles; MRAX; MOC Bruxelles ; MRAX ; Réseau ADES

mocCARTE BLANCHE: Le Pacte mondial pour les migrations, qui doit être adopté le mois prochain à Marrakech sous l’égide des Nations Unies, est le premier texte international d’envergure qui se penche sur les mouvements migratoires dans toutes leurs dimensions. Les signataires insistent sur l’importance d’une adhésion de la Belgique à ce texte.

 

Après deux ans de négociations, le Pacte mondial pour les migrations doit être adopté les 10 et 11 décembre prochains à Marrakech sous l’égide des Nations Unies. Ce pacte est le premier texte international d’une telle envergure qui se penche sur les mouvements migratoires dans toutes leurs dimensions. L’objectif final est d’arriver à l’élaboration d’un cadre commun pour l’ensemble des acteurs concernés par les migrations : pays de départ, de transit, d’arrivée et bien évidemment les personnes migrantes.

 

Depuis deux ans, la Belgique joue son rôle et participe de façon constructive à l’élaboration de ce Pacte mondial. Elle consulte les différents départements concernés, la société civile, ses partenaires européens et internationaux. Elle joue, à juste titre, la carte de la diplomatie, du compromis et du multilatéralisme. Car que ce soit sur les dossiers du climat, de la paix ou des migrations, il est évident que le cadre national est trop étroit. Il faut une vision globale, multi-acteurs et à long terme. C’est cette approche qui a prévalu pour l’élaboration de ce texte, initié par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon.


Dix principes et vingt-trois objectifs

 

En juillet 2018, le texte a été finalisé. Le résultat est un accord non contraignant qui repose sur dix principes et vingt-trois objectifs. Parmi ces principes, on retrouve formulée l’importance d’une approche centrée sur le droit international et, en particulier, les différentes générations de droits humains. On réaffirme aussi le respect de la souveraineté des Etats. Il s’agit d’un texte nuancé. Il décline une série d’actions à mener pour garantir le respect des droits fondamentaux, mais recommande aussi de mettre en place les conditions d’un modèle positif pour toutes et tous : favoriser la mobilité par le travail, faciliter les transferts financiers des migrants vers leur communauté d’origine, valoriser les compétences professionnelles, etc. C’est pourquoi notre Premier ministre avait raison de souligner en septembre que «  ce texte est une avancée dans la bonne direction, qui clarifie les différents concepts et qui peut être un levier pour demain, une gestion plus organisée et maîtrisée de la mobilité internationale  ».


Ne pas rejoindre le club du repli

 

Comment expliquer, dès lors, qu’après avoir annoncé officiellement son adhésion, le 27 septembre à l’Assemblée générale de l’ONU, notre gouvernement puisse désormais envisager de faire volte-face ? Comment imaginer, aujourd’hui, que sous un prétexte non fondé, à savoir des doutes sur le caractère contraignant du document et les risques de perte de souveraineté qu’il entraînerait, notre pays n’adopte pas un document qu’il a largement eu l’occasion d’amender au fil des négociations ? La Belgique se placerait ainsi du côté de pays tels que les Etats-Unis, l’Autriche et la Hongrie. En rejoignant ainsi le club du repli, elle tournerait le dos au groupe réunissant la quasi-totalité des Etats dans le monde, décidés à adopter le premier accord international sur l’un des enjeux majeurs du XXIe siècle.

 

Il n’y a plus lieu de tergiverser. Avec ce Pacte, c’est bien le débat entre les sociétés ouvertes et fermées qui se pose. D’un côté, la proposition de mettre en place des conditions de long terme, basées sur la coopération internationale et le respect des droits humains, pour qu’à terme chaque être humain puisse vivre dignement et contribuer à la prospérité collective, dans son pays d’origine ou en se déplaçant. De l’autre, celle du repli sur soi, qui passe par le refus de l’autre, mais aussi par celui de la coopération entre Etats.

 

Le Pacte mondial sur les migrations est un symbole qui peut permettre à l’Europe et au reste du monde de sortir par le haut de la crise de l’accueil dans laquelle nous nous sommes enfermés. C’est exactement la raison pour laquelle certains tentent aujourd’hui de l’arrêter. C’est aussi la raison pour laquelle notre pays n’a pas d’autre choix que d’y adhérer. Sans réserve.

 

SIGNATAIRES: Philippe Hensmans, Directeur d’Amnesty International ; Frédéric Rottier, Directeur du Centre Avec ; Sotieta Ngo, Directrice du CIRÉ ; Arnaud Zacharie, Secrétaire général du CNCD-11.11.11 ; Marc Becker et Anne Léonard, Secrétaires nationaux de la CSC ; Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne ; Estelle Ceulemans, Secrétaire générale de la FGTB Bruxelles ; Baudouin Van Overstraeten, directeur de JRS Belgique ; Olivia Venet, Présidente de la Ligue des droits de l’Homme ; Pierre Verbeeren, Directeur de Médecins du Monde ; Christian Kunsch, Président du Mouvement ouvrier chrétien ; Adriana Costa Santos et Mehdi Kassou, Co-présidents de la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés ; Antoinette Maia, Coordinatrice de Solidarité mondiale ; Prof. François Gemenne, Université de Liège ; Prof. Sabine Henry, Université de Namur ; Eva Smets, Directrice générale d’Oxfam Solidarité ; Pierre Santacatterina, Directeur général Oxfam Magasins du Monde, Olivier Valentin, Secrétaire national de la CGSLB.

billetCarte blanche publiée dans Le Soir du 16 mai 2017 par un collectif de signataires dont le MOC. Savez-vous qui a dit : « La situation économique mondiale comprime les budgets des États. Le travail est bien souvent trop lourdement taxé par comparaison avec d’autres sources de revenus. Pour cette raison, la Belgique, avec 10 autres pays de l’Union européenne, souhaite élaborer un système pour taxer les transactions financières. Nous devons réussir à lever les obstacles techniques et politiques. C’est une question d’élémentaire équité. »


C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre Charles Michel à la tribune des Nations Unies à New York le 23 septembre 2016.
La Taxe sur les transactions financières, ou TTF ou encore taxe Tobin, est une taxe à un taux infime (0,1 % pour les actions et 0,01 % pour les produits dérivés) dont devraient uniquement s’acquitter les opérateurs financiers.


Elle a deux avantages majeurs. Premièrement, rendre plus chers et donc décourager les investissements spéculatifs à court terme, y compris le trading à haute fréquence robotisé, qui n’apportent rien à l’économie réelle, et favoriser au contraire indirectement les investissements productifs à long terme.
Deuxièmement, il s’agit de produire de nouvelles rentrées budgétaires (plus de 22 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles pour les 10 pays participants selon les dernières estimations de la Commission européenne). Ces nouvelles ressources publiques permettraient non seulement de financer les services publics et la coopération au développement, actuellement lourdement victimes des coupes budgétaires, mais aussi de remettre un peu d’équité dans le système fiscal. Et ce en faisant contribuer un secteur financier largement bénéficiaire des sauvetages aux frais des contribuables mais largement défiscalisé (le secteur financier est notamment totalement exempté de TVA).


D’ailleurs, une majorité de Belges est du même avis. Selon différents sondages, entre 56 et 61 % des Belges sont favorables à cette taxe.
Un partenaire peu accommodant


La Commission européenne a proposé une première directive en ce sens en 2011, mais s’est heurtée à l’écueil de l’unanimité des 28 États membres de l’UE, obligatoire en matière fiscale. C’est pourquoi, en 2013, 11 États membres de l’UE (Belgique, Allemagne, Estonie, qui a depuis laissé tomber ses partenaires, Grèce, Espagne, France, Italie, Autriche, Portugal, Slovénie et Slovaquie) ont décidé de contourner l’obstacle en lançant une procédure de « coopération renforcée ». Toutefois, pour que cette procédure de coopération renforcée fonctionne, il faut un minimum de 9 Etats membres.


La Belgique, n’a pas été le partenaire le plus accommodant dans cette longue négociation. Sous la pression des lobbys financiers, le ministre des Finances Johan Van Overtveldt n’a eu de cesse de soulever de nouveaux arguments pour empêcher la conclusion de négociations.
Malgré la stratégie d’enlisement des négociations de M. Van Overtveldt, après plus de quatre ans de négociations, un texte final de directive est désormais prêt à être signé et à entrer en vigueur. Suite à la demande en ce sens de la Belgique, une clause d’opt-out nationale pour les fonds de pension est désormais prévue. Après avoir ainsi obtenu satisfaction, la Belgique ne peut plus décemment s’opposer à l’accord qui est sur la table.


Selon les déclarations du ministre des Finances autrichien Hans Jörg Schelling, président du groupe des 10 pays de la coopération renforcée, suite à la dernière réunion du groupe en mars, seuls 3 pays devaient encore donner leur accord final sur le dernier compromis qui a été négocié, à savoir la Slovénie, la Slovaquie et la Belgique. L’accord doit intervenir au plus tard pour la réunion du groupe des 10 programmée en marge de la réunion du Conseil Ecofon des 23 et 24 mai prochains.
Depuis, la Slovaquie a accepté de se rallier à l’accord.


Le gouvernement belge doit donner son feu vert et permettre ainsi enfin la création d’une taxe sur les transactions financières. Comme le disait si bien Charles Michel lui-même, « c’est une question d’élémentaire équité » !


Crédit Photo : Rémy Vincent.

Carte blanche du président du MOC, Christian Kunsch, parue dans le journal l'Echo du 12 mai 2017.

ChKVous vous trompez Monsieur Bacquelaine: contrairement à ce que vous laissez entendre ces dernières semaines, les organisations sociales du monde du travail accordent toujours une grande valeur au travail! Au travail dans l’emploi, tout comme aux activités hors emploi d’ailleurs.


Si un emploi permet bien de disposer d’un revenu professionnel, il ouvre aussi des droits en sécurité sociale comme le droit à une pension ou à des indemnités d’invalidité en cas de maladie. En outre, l’emploi peut grandement contribuer à se sentir utile à autrui et à nourrir le lien social.


Mais pour une partie importante des travailleurs (que vous semblez ignorer), l’emploi ne rime pas nécessairement avec épanouissement individuel et social! Il comporte des tâches pénibles qui ne se limitent pas aux seuls "métiers lourds" et peut s’exercer dans un environnement difficile. De plus, nous ne sommes pas égaux en matière de santé. L’âge auquel il serait préférable de réduire son temps de travail ou de prendre sa retraite pour préserver sa santé diffère d’une personne à l’autre compte tenu de ses tâches et de ses conditions de travail. On ne peut donc raisonner comme vous le faites, Monsieur Bacquelaine, c’est-à-dire sur la seule base d’une moyenne d’espérance de vie en bonne santé.


De manière générale, la pression au travail ne fait qu’augmenter dans un contexte de forte concurrence et d’austérité budgétaire, entraînant une souffrance au travail pour de nombreux travailleurs. Une souffrance qui touche aussi celles et ceux qui sont privés d’emploi. C’est d’ailleurs aussi ce chômage massif qui justifie l’opposition des gens à l’allongement forcé des carrières, voyant bien que nombreux sont les jeunes qui ont de plus en plus de mal à trouver un emploi décent et durable.


Sachez également que les prépensions ne résultent pas de la supposée préférence de la gauche pour se délivrer le plus tôt possible de l’emploi. Elles servent le plus souvent à limiter la casse sociale des restructurations et fermetures qui sont de plus en plus souvent motivées par la maximisation du profit et des dividendes versés aux actionnaires. Vous attribuez à tort le manque de remplacement des prépensionnés par des jeunes à l’inadéquation des qualifications et au décrochage scolaire... alors même que les jeunes sont toujours plus nombreux à être surqualifiés par rapport aux emplois offerts.


Comme vous, nous ne sommes pas d’accord d’"éjecter" les plus de 50 ans, Monsieur Bacquelaine, car ce n’est pas ce qu’ils veulent... Mais nous ne sommes pas non plus d’accord avec la suppression des possibilités de crédit-temps à partir de 55 ans alors que vous retardez la faculté de prendre une pension anticipée et reculez l’âge de la retraite. Nous pensons qu’avec vos mesures, de plus en plus de travailleurs termineront leur carrière en invalidité ou au chômage et subiront une réduction de leur durée de vie restante en bonne santé.


Pour ces différentes raisons, mais aussi parce l’épanouissement de chacun se trouve aussi hors du cadre de l’emploi, il est nécessaire de remettre sur la table des négociations, la réduction collective du temps de travail sous différentes formes et à différents âges de la vie! Car nous voulons partager le travail, pour en finir avec ce chômage massif qui précarise tous les travailleurs! Nous ne voulons pas vivre pour travailler, mais travailler tous, pour vivre mieux.
Votre sublimation du travail ignore tous ceux qui sont exploités dans des "jobs" précaires de plus en plus nombreux, confinés dans des emplois à temps partiel contre leur gré ou soumis à des conditions de travail provoquant des dégâts physiques et des burn-out. Vos louanges au travail vous servent à justifier la réduction des pensions des chômeurs, des invalides et de ceux qui prennent un crédit-temps en fin de carrière ainsi qu’à faire passer en force un système de pension à points qui rendrait incertain, pour chaque citoyen, le montant de la pension à venir.


Pour vous, le travail rend libre, par le seul revenu qu’il procure, fût-il un travail contraignant et contraint par vos mesures qui visent à prester plus longtemps.
Pour nous, mouvement social, la liberté doit se conquérir dans l’emploi lui-même, mais aussi par la réduction du temps de travail, en faisant en sorte que chacun puisse être respecté et promu comme acteur de son projet professionnel et de vie.

photo ecoleUne carte de blanche de la Plateforme de lutte contre l'échec scolaire à laquelle le MOC appartient.  La concurrence entre établissements de réseaux différents représente une source de discriminations entre les élèves. En dépit des apparences, le Pacte d’excellence pourrait offrir une opportunité de s’attaquer à ce problème en attribuant les compétences nécessaires aux directeurs de zone et aux délégués aux contrats d’objectifs.


Lors de l’Appel à refondation de l’Ecole présenté en 2014 par différents acteurs associatifs, syndicaux et académiques, les signataires énuméraient différents freins à la réalisation des objectifs souhaitables de l’enseignement, selon eux. Parmi ces freins, on retrouve l’existence d’un marché scolaire. Celui-ci est en effet source de discriminations de divers ordres puisque tous les parents ne disposent pas des mêmes outils pour « déambuler » sur ce marché. S’attaquer aux inégalités scolaires impose donc de prendre à bras-le-corps la question de la concurrence entre établissements puisque celle-ci représente un élément important du marché scolaire.


Le Pacte pour un enseignement d’excellence apporte-t-il une réponse à cette question ? De nombreux analystes estiment que s’il y a bien un domaine à propos duquel le Pacte est discret, c’est celui-là. En effet, au-delà des intentions, on ne trouve guère de mesure opérationnelle.


Pourtant, à bien y regarder, dans le cadre de la contractualisation des relations entre les établissements et l’autorité centrale, la mise en place des DCO (délégués aux contrats d’objectifs) est prévue par le Pacte et pourrait être un pas important dans la bonne direction. Attention, nous employons bien le conditionnel. Leur rôle pourrait très bien ne pas se limiter à la validation et à l’évaluation des plans de pilotage de chaque école.


Le texte du Pacte semble aller dans ce sens puisqu’il prévoit que « l’autorité centrale peut aussi fixer des objectifs propres aux établissements d’une zone géographique ». Et que « le dispositif doit assurer des modes de collaboration et de partenariat entre établissements d’une même zone géographique au sein d’un réseau et entre réseaux ». Enfin, « cela suppose que la coordination interréseaux entre établissements d’une même zone soit assurée par une autorité ». Cette autorité devrait être le directeur de zone, c’est-à-dire le responsable de la coordination des DCO d’une zone. Il est prévu que « cette autorité veille notamment à la mise en œuvre effective des objectifs fixés par l’autorité publique pour la zone concernée ».


Pourquoi les objectifs fixés ne pourraient-ils pas contenir la lutte contre la concurrence ? Si ça devait faire partie de la mission du directeur de zone et des DCO, ceux-ci pourraient jouer un rôle intéressant. A cette fin, ils devraient être investis d’un certain pouvoir dans le cadre des relations entre l’ensemble des établissements dont ils ont la charge. Pour le dire clairement, un directeur de zone et ses DCO devraient, par exemple, pouvoir agir sur l’offre éducative au-delà du tronc commun. On observe encore trop souvent que des écoles proposent des options, des orientations techniques ou professionnelles identiques alors qu’elles sont parfois à 100 m l’une de l’autre. Tout ça – mais pas seulement – parce qu’elles émanent de réseaux différents. De telles situations sont sources de gaspillages et d’affaiblissements mutuels. Les responsables d’une zone pourraient donc jouer un rôle fondamental pour résoudre ces problèmes.


Une bonne coordination interréseaux ne pourrait-elle pas consister aussi à favoriser – dans le dialogue et hors de toute précipitation – la spécialisation de certains établissements vers le tronc commun et d’autres vers les filières préparatoires au supérieur et/ou qualifiantes ? Cela permettrait à la fois de diminuer la pression concurrentielle et de répondre à la volonté de séparer géographiquement « des établissements du tronc commun de ceux qui accueillent les années suivantes (...) afin d’éviter la «présélection» des élèves entrant dans le premier degré en fonction de l’offre de formation au-delà du tronc commun ».


On le voit, des avancées sont possibles. Pour maintenir la confiance de ceux qui placent beaucoup d’espoir dans le Pacte, il faut doter les directeurs de zone et DCO de l’autorité suffisante. Or, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, on ne peut que regretter l’ambiguïté du texte. Elle ne peut qu’affaiblir et rendre bien flous les objectifs affichés. Une expression telle que : « ... l’offre d’enseignement qualifiant d’abord fondé sur l’initiative des établissements » ne peut que doucher les enthousiasmes. On comprend bien que, dans ce domaine, des attentes divergentes sont en présence.


L’autorité publique doit prendre ses responsabilités ! On ne pourra pas donner à notre système éducatif le coup de fouet dont il a besoin pour réduire les inégalités sans s’attaquer au marché scolaire.


Les cosignataires : Bernard Delvaux, Tout Autre Ecole ; Chantal Massaer, directrice d’Infor Jeunes Laeken ; Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté ; Delphine Chabert, secrétaire politique de la Ligue des familles ; Eugène Ernst, secrétaire général de la CSC-enseignement ; Fred Mawet, secrétaire générale de CGé ; Frédéric Ligot, secrétaire politique du MOC ; Jean-Pierre Kerckhofs, président de l’Aped ; Joan Lismont, président du SEL-Setca ; Joëlle Lacroix, secrétaire générale de la Fapeo ; Joseph Thonon, président de la CGSP-enseignement ; Stéphanie Demoulin, administratrice déléguée de la Fédération francophone des écoles de devoirs ; Sylvie Pinchart, directrice de Lire&Ecrire C.F.

Image 7 avril FR

 

 Ce vendredi, Journée Mondiale de la Santé, nous nous mobilisons dans toute l'Europe contre la privatisation et la commercialisation de la santé.

A Bruxelles, nous nous rassemblerons dès 11h à la Tour des Finances pour une activité ludique et visuelle dont l'objectif est de mettre en lumière les dynamiques nationales et européennes à l’œuvre et qui menacent la santé de nos populations.
A 14h, une table-ronde abordera l'impact des ces politiques sur les conditions de travail des professionnels de santé (Avenue Roi Albert II no.5, pièce jointe). Pas d'obligation d'inscription.

Nous proposons à tout le monde de montrer son soutien en faisant pendre un drap blanc à sa fenêtre avec un message contre la commercialisation de la santé.

Aidez-nous à renforcer l'impact de cette journée d'action importante !

    Partagez l'événement facebook !
    Diffusez l'appel à l'action draps blancs en pièce jointe !
    Utilisez le hashtag #health4all dans toutes vos communications
    Partager la carte de toutes les actions en Europe
  

Regarder et diffuser la vidéo de mobilisation :

 


     https://youtu.be/cQ4Ojsgo9nw

 

 

Ensemble, nous devons stopper la marchandisation de la santé !

Veuillez trouvez le programme complet de la journe en cliquant ici .

 

RWADE logo cmyk 2Carte blanche rédigée à l’initiative du RWADE et parue dans le journal Le Soir.

 

A l’occasion de la Journée mondiale de la santé, le 7 avril, différents acteurs du secteur social plaident pour le déploiement d’un plan de soutien à la rénovation énergétique des logements en Wallonie.

 

Notre région fait face à de multiples enjeux liés au logement – disponibilité d’une offre suffisante, accessibilité financière, offre de logements sociaux, etc. La question de l’efficacité énergétique prend également sa place à l’agenda politique : la réduction de la consommation énergétique des logements wallons, dont 70 % ont été construits avant 1970, est indispensable pour faire face aux enjeux des changements climatiques et d’autonomie énergétique, et à la lutte contre la pauvreté.


Des conséquences pathologiques


Si nous devons faire face collectivement à ces défis, nous ne sommes pas tous impactés de la même manière. Les personnes qui habitent des logements vétustes, mal isolés, disposent parfois à peine des moyens suffisants pour honorer leur facture d’énergie – quand ils ne doivent pas se priver pour arriver à nouer les deux bouts. Ne parlons même pas d’envisager, dans ces conditions, la réalisation de travaux de rénovation énergétique. De plus, étant bien souvent locataires, elles n’ont que peu de prise sur le logement. Ce « mal logement » n’impacte pas uniquement les factures énergétiques de ses habitants. Vivre dans une maison mal chauffée, présentant de l’humidité ou des moisissures, a également des conséquences sur la santé des habitants. Maladies respiratoires, cardiovasculaires, mentales sont autant de risques pathologiques qui ont été liés à la précarité énergétique. Si les deux premières catégories semblent assez logiques, la dernière peut découler de l’anxiété générée par l’inquiétude de ne pas être en mesure de payer la facture, l’isolement (on n’invite pas des amis chez soi quand il fait froid).


Des inégalités aggravées


Au-delà de ces impacts sur la santé des personnes, il est indispensable d’en aborder également d’autres, plus diffus mais tout aussi réels : les traitements médicaux, les hospitalisations, qui impactent la sécurité sociale, l’absence à l’école, l’impact sur les capacités d’apprentissage, qui auront une incidence sur tout le parcours de vie de l’enfant ; l’absence au travail, ou les opportunités ratées du fait d’un mauvais état de santé ; le manque de bien-être, tout simplement. Autant de facteurs qui aggravent les inégalités dès le plus jeune âge et tout au long de la vie.


Un cadastre indispensable


Divers plans et programmes wallons prévoient un panel d’actions visant à améliorer la qualité du logement, avec un regard spécifique sur la question de l’efficacité énergétique. Citons le Plan wallon de lutte contre la pauvreté, coordonné par le Ministre-Président, l’Alliance Emploi Environnement recentrée, ou encore la Stratégie de rénovation énergétique qui est en cours d’adoption, répondant aux exigences de la directive européenne sur l’efficacité énergétique. Dans sa version préliminaire, cette stratégie prévoyait le maintien des primes et prêts existants pour soutenir la rénovation énergétique, avec des montants plus élevés pour les ménages à revenus modestes. Mais ces interventions restent trop peu connues des publics susceptibles d’en bénéficier et, surtout, sont insuffisantes. Pour faire face aux enjeux sociaux, sanitaires et environnementaux générés par les logements vétustes, il est indispensable que la Région envisage de prendre en charge la rénovation des logements délabrés dont les propriétaires ne disposent pas des moyens suffisants pour assurer la rénovation. Mais pour pouvoir être concrétisées, il sera nécessaire de prioriser les interventions – et donc de disposer d’un cadastre du logement pour identifier les logements sur lesquels intervenir prioritairement – de renforcer la communication et de renverser le sens du déplacement : les services d’accompagnement doivent autant que possible aller sur le terrain « chercher » les personnes en difficulté (en développant pour ce faire une stratégie d’approche) et leur proposer une aide adéquate dans leurs démarches de rénovation.


Désobéir à l’UE, un mal peut-être nécessaire


A n’en pas douter, en cette période d’austérité budgétaire, la question du financement d’une telle mesure va poser problème. Nous souhaitons attirer l’attention sur trois points d’importance. A court terme, il convient urgemment d’utiliser les 40 millions d’euros issus de la mise aux enchères des quotas CO2, tel que prévu par la Déclaration de politique régionale. Ensuite, si l’on se penche sur l’ensemble des coûts pour la société générés par la précarité énergétique et le mal logement, le calcul est vite fait. L’institut Eurofound s’est ainsi essayé à l’exercice, et a publié une analyse en 2016 sur les coûts du mal logement ainsi que sur les bénéfices directs et indirects pour les soins de santé en cas de rénovation de ces logements. La conclusion est sans appel : les bénéfices dépassent, et de loin, les montants nécessaires pour la réalisation des travaux, et sans compter les retombées économiques. L’étude estime qu’en moins de 3 ans, les économies réalisées dans les soins de santé « équilibreraient » le coût des travaux de la rénovation de plus de 10 % des logements les plus inefficaces. Soit plus de 500.000 logements en Belgique ! Le troisième facteur est la nécessité de sortir ces investissements du périmètre de la dette, quitte à désobéir à l’Union européenne – dans son intérêt et celui de ses citoyens.


L’amplification du soutien apporté aux familles qui vivent dans des logements vétustes se concrétisera par une réduction de la facture énergétique, une amélioration de leur santé, une réduction des coûts de soins de santé. Elle permettrait également de rendre effective la place du logement comme outil fondamental d’équité et d’inclusion de tous. L’investissement massif dans la rénovation des logements générera une plus-value indéniable – et ce bien au-delà des économies de soins de santé, ou de réaffirmer la volonté d’un logement sain pour tous.


Les signataires : Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB Wallonne ; Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris ; Marc Becker, secrétaire national de la CSC Wallonne ; Jean Hermesse, secrétaire général de la Mutualité Chrétienne ; Christian Kunsch, président du Mouvement Ouvrier Chrétien ; Christine Steinbach, présidente des Equipes populaires ; Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté ; Etienne Cleda, directeur d’Empreintes ASBL ; Julien Galland, coordinateur de l’ASBL Revert ; Aurélie Ciuti, coordinatrice du RWADE ; La Fédération des services sociaux ; Inter Environnement Wallonie ; Le Réseau IDée ; Le Miroir Vagabond ; Solidarités nouvelles.

Campagne logo2Carte blanche de la Plateforme de lutte contre le racisme et les discriminations parue dans La Libre Belgique du 18 mars 2017.

 

L’austérité, les attentats terroristes, la crise des politiques migratoires et la montée des discours populistes favorisent les replis identitaires, ainsi que l’expression d’un racisme décomplexé de la part d’une partie de la population et de la classe politique. La peur (bien légitime) de la violence internationale est instrumentalisée et divise la population. Ce contexte rend le discours antiraciste quasi inaudible. Entre-temps, l’attention est détournée des enjeux économiques et sociaux, des mesures d’austérité qui précarisent les travailleurs et qui créent une société de plus en plus inégale.

 

Les replis identitaires se construisent sur un ensemble de peurs savamment exploitées. L’accroissement des inégalités, la désaffiliation et la perte de confiance dans les institutions politiques en sont des causes majeures. Dans un tel climat, la tentation est en effet forte de se replier sur soi et de stigmatiser l’autre.

 

Il y a urgence

 

L’assignation identitaire, c’est la réduction d’une personne à l’une de ses caractéristiques ou appartenances, réelles ou supposées. Elle est le cœur même des idéologies racistes. Pourtant, les identités de chaque personne (qui se rapportent à ses origines, groupes linguistiques, genre, âge, classe sociale, statut socioprofessionnel, famille, préférences sexuelles, engagements, convictions…) sont multiples et évolutives et composent un être unique.

 

Le regard raciste catégorise, généralise et enferme les individus au sein d’un groupe fantasmé. En opérant un classement entre "eux" et "nous", le racisme justifie des "avantages" pour les uns et des "désavantages" pour les autres, et légitime ainsi un système discriminatoire. Le racisme se développe fréquemment dans des contextes de rupture des liens sociaux et remplace les liens de solidarité par des liens mythiques, évoqués dans des récits de type nationaliste.

 

L’urgence est de réinventer des moyens pour préserver et pour renforcer ces liens de solidarité qui sont au fondement de notre vivre ensemble. Ces liens se concrétisent notamment par une sécurité sociale qui protège les droits fondamentaux de chaque personne - dont celui d’accéder à un niveau de vie décent basé sur un principe d’égalité, quels que soient notamment son origine, son âge ou son état de santé.

 

Le rôle de l’Etat est en ce sens primordial. Et le rôle des mouvements citoyens, qui militent pour le respect des droits fondamentaux, est essentiel pour l’existence d’une véritable démocratie. C’est pourquoi il est nécessaire d’encourager les initiatives pour le développement d’une société plus égalitaire, plus libre, plus solidaire, et qui visent à déconstruire l’imaginaire raciste dans les entreprises, à l’école, dans les médias, dans la vie associative.

 

Le travail de la plateforme de lutte contre le racisme et les discriminations se situe au cœur des grands enjeux induits par les mutations de notre monde contemporain. Face au repli, à l’assignation identitaire et au racisme, des associations se mobilisent. Elles tentent de construire un nouveau récit commun, égalitaire et émancipateur, qui transcende nos identités multiples et variées dans une solidarité collective, et qui réaffirme par la même occasion l’importance de l’ouverture au monde et aux migrations.

 

Luttons ensemble

 

Nous, organisations de lutte contre le racisme, voulons, à la veille de la première commémoration douloureuse des attentats de Bruxelles et à l’occasion du 21 mars (la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale), rappeler l’importance de développer dans tous les domaines cette culture d’ouverture et de solidarité. Nous appelons les forces vives du pays à préserver la démocratie des dangers du racisme, en combattant l’instrumentalisation de la peur et la propagation de la haine, et en participant à l’édification d’une société plus égalitaire.

 

C’est pourquoi nous invitons les citoyens, les politiques, le monde associatif, les syndicats, les employeurs à dépasser leurs divergences de vue, pour lutter ensemble contre le racisme et les discriminations, en y associant les personnes et les associations directement concernées par cette lutte, et avec la ferme volonté de donner un nouvel élan à la lutte contre le racisme.

 

 

Voici la liste des 46 associations signataires : 2bouts, ADDE Association pour le droit des étrangers, Almouwatin Radio et TV, Amnesty International Belgique francophone, AWSA-Be (Arab Women’s Solidarity Association - Belgium), BePax, CAI (Centre d’action interculturelle de la Province de Namur), CAL Centre d’action laïque, CAL-Liège, Carrefour des cultures, CBAI (Centre bruxellois d’action interculturelle), CCLJ (Centre communautaire laïque juif), Cefoc Centre de formation Cardijn, Cemea (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active), Centre de médiation des gens du voyage, Cepag (Centre d’éducation populaire André Genot), Ceraic (Centre régional d’action interculturelle du Centre - La Louvière), CFS (Collectif formation société), CGSLB Bruxelles (Syndicat libéral), CIMB (Centre interculturel de Mons et du Borinage), Cire (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers), CNAPD (Coordination nationale d’action pour la paix et la démocratie), CNCD-11.11.11, CRIBW (Centre régional d’intégration du Brabant wallon), Cric (Centre régional d’intégration de Charleroi), CRVI Centre régional de Verviers pour l’intégration, CSC Bruxelles, CSC Confédération des syndicats chrétiens, CSC-Enseignement, FGTB Fédération générale du travail de Belgique - Bruxelles, FGTB wallonne, Le Centre Avec, Le Monde des possibles, Les Scouts, Les Territoires de la mémoire ASBL, Ligue des droits de l’enfant, Ligue des droits de l’homme, Lire et Ecrire, Maison de la laïcité de la Louvière, Media Animation, MOC (Mouvement ouvrier chrétien), Mrax (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie), Objectifs, PAC (Présence et action culturelles), Sel-Setca, Sireas.

UN PhotoCarte blanche d'un collectif de signataires, dont le MOC, parue dans Le Soir du lundi 6 mars.

 

La politique environnementale mise en place par Donald Trump, sous prétexte de relancer l’emploi américain, balaye toutes les mises en garde face au réchauffement climatique. Une mobilisation pour l’avenir de notre planète s’impose.

 

Dès le début de son mandat, Donald Trump a concrétisé ses attaques contre la protection de l’environnement et du climat. La personne désignée par Trump pour diriger l’Environmental Protection Agency (l’agence de protection de l’environnement), Scott Pruitt, a consacré l’essentiel de sa carrière à combattre l’Agence qu’il est maintenant appelé à piloter. C’est le renard dans le poulailler, mais il n’est pas seul : toute l’équipe du nouveau président est truffée de semeurs de confusion climatique liés aux secteurs des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz…).


Le nouveau président des Etats-Unis a relancé la construction des pipelines Keystone XL et Dakota Access, dont la mobilisation sociale avait imposé l’arrêt, parfois au prix de luttes acharnées. De plus, Donald Trump a promis d’abolir les dispositions en faveur de l’efficience énergétique des moteurs automobiles et d’examiner favorablement toutes les conditions que les constructeurs mettraient à la relance de leurs investissements aux Etats-Unis.


Alors que nous sommes au bord d’un basculement climatique irréversible, alors que l’accumulation des richesses n’a jamais été aussi grande et aussi inégalitaire, alors qu’une politique écologique et sociale devrait partager le travail et donner un revenu décent à tous et toutes, la protection de l’emploi sert de prétexte pour une politique insensée de soutien aux énergies fossiles.


Les redoutables conséquences sociales et écologiques de cette politique ne font pas hésiter le nouveau président. Sa totale irrationalité non plus. Au contraire : le programme de recherche de la Nasa sur le changement climatique est dans le collimateur. Et, afin de faire taire les alertes, les chercheurs/euses dépendant de budgets fédéraux se voient totalement interdit(e)(s) de communiquer directement leurs recherches au grand public, de quelque manière que ce soit. Quand le message ne lui plaît pas, Donald Trump bâillonne le messager !


Nous tirons la sonnette d’alarme. La seule économie digne de notre espèce est celle qui commande de prendre prudemment soin de la Terre pour assurer à tous ses habitants et ses écosystèmes les meilleures conditions d’existence. Or, celles-ci sont menacées par l‘économie du pillage des ressources et du saccage de la planète, par la concurrence pour le profit immédiat et maximum.


Nous sommes tous et toutes concernés. L’avenir de la planète, notre avenir, celui de nos enfants, sont en jeu.


C’est le moment d’entrer en résistance. Aux Etats-Unis, dans le sillage de l’énorme succès de la Marche des Femmes, deux marches sont organisées : pour les sciences le 22 avril, pour le climat le 29 avril. Nous soussigné(e)(s), scientifiques et activistes sociaux, nous rassemblerons à Bruxelles le 22 avril, jour de la Terre, en solidarité avec nos collègues et ami(e)(s) des Etats-Unis


Non au déni climatique.


Laissons les fossiles dans le sol.


Changeons le système, pas le climat.


Respect Women. Respect People. Respect the Earth.

 


Signataires : Mateo Alaluf, sociologue, ULB ; Philippe Baret, professeur Agro-Louvain, UCL ; Léon Brenig, physicien, professeur émérite de l’ULB ; Antoinette Brouyaux, Associations 21 ; Marijke Colle, écoféministe ; Thibaut Demeulemeester, biologiste, Climat et Justice Sociale ; Vinciane Despret, ULg ; Marie-Soleil Frère, maître de recherche FNRS/ULB ; François Gemenne, directeur de l’Observatoire Hugo, ULg ; Pierre Gillis, physicien, professeur, UMons ; Jean-Claude Grégoire, agronome, professeur, ULB ; Christian Kunsch, président du MOC ; Pauline Lefèbvre, Lutte Solidarité Travail ; Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue, professeure à l’UCL ; Marc Mormont, sociologue, professeur émérite de l’ULg ; Pierre Ozer, Observatoire Hugo, ULg ; Lidia Rodriguez Prieto, Le Monde Selon les Femmes ; Sarah Schlitz, coprésidente de la coalition climat ; Christophe Schoune, secrétaire général d’Inter Environnement Wallonie ; Isabelle Stengers, philosophe, professeure émérite de l’ULB ; Marcelle Stroobants, sociologue du travail, professeure, ULB ; Daniel Tanuro, agronome écosocialiste, Climat et Justice Sociale ; Jean-Pascal van Ypersele, climatologue, professeur à l’UCL ; Jean Vogel, directeur du Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches de l’ULB ; Laurent Vogel, chercheur à l’Institut syndical européen ; Grégoire Wallenborn, docteur en sciences, Climat et Justice Sociale.

 

Lire la version parue dans Le Soir

 

 

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